La hausse de la température moyenne mondiale par rapport à celle de l’ère préindustrielle ne cesse de se poursuivre, selon le dernier rapport annuel du programme européen sur le changement climatique, Copernicus (C3S), publié mardi 10 janvier. Le rapport met l'accent sur l’évolution de la température et de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère dans le monde, pour l’année 2022.

Confirmant le rapport de l’Organisation météorologique mondiale de novembre dernier, la hausse de la température moyenne mondiale par rapport à celle de l’ère préindustrielle s’est poursuivie au cours des huit dernières années.

Le rapport du C3S montre que les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans le monde. Toutes ont dépassé de plus de 1 °C les températures de l’ère préindustrielle. Dans le nord-ouest de la Sibérie, les températures moyennes ont atteint 3 °C au-dessus de la moyenne.

Dans le sud-ouest de l’Europe et en Antarctique, les températures ont atteint ou dépassé 2 °C au-dessus de la moyenne. Dans l’Antarctique, « l’étendue de la glace de la mer Antarctique a atteint un plancher record ou quasi record » après avoir décliné en février 2022 au « minimum jamais enregistré en quarante-quatre ans d’observations satellite ».

De plus, l’année 2022 est « environ 1,2 °C » plus chaude que la période 1850-1900, avant que la révolution industrielle ne produise ses effets sur le climat, affirme le C3S. Au niveau de l’ensemble du continent européen, 2022 se classe comme la « deuxième année la plus chaude ». Mais les mois d’été constituent un nouveau record pour l’Europe, très largement battu en Grande-Bretagne et aggravé par un déficit de pluie exceptionnel en Espagne, en France ou Portugal.

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Dans ces pays, ainsi qu’en Suisse, en Croatie ou en Bosnie-Herzégovine, l’année 2022 dans son ensemble constitue même un nouveau record absolu de chaleur depuis le début du relevé des mesures. De « grandes parties du Moyen-Orient, d’Asie centrale et de Chine, de Nouvelle-Zélande, d’Afrique du Nord et de la Corne de l’Afrique » ont aussi établi un nouveau record annuel, acte le C3S.

En dépit de ces températures extrêmes, au niveau mondial, l’année 2022 se classe parmi les cinq années les plus fraîches des huit dernières. Ce paradoxe s’explique par l’intensité du phénomène climatique de La Niña qui a provoqué des températures très inférieures à la normale dans les régions tropicales de l’est du Pacifique, par exemple.

Outre les températures, la planète a subi une avalanche d’événements extrêmes, rappelle le rapport : inondations historiques au Pakistan, après une vague de chaleur printanière exceptionnelle, canicules et mégafeux de forêt en Europe de l’Ouest, canicules estivales aussi dans le centre et l’est de la Chine, inondations dévastatrices au Nigeria, sécheresse dans la Corne de l’Afrique, etc.

En raison de La Niña, l’est de l’Australie a connu en revanche des températures relativement plus basses que la moyenne et de très fortes pluies.

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L’accord de Paris, conclu en 2015 sous l’égide de l’ONU, visait à limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, si possible 1,5 °C. Alors que la science a prouvé que chaque dixième de degré multiplie les événements météorologiques extrêmes, la cible plus ambitieuse de + 1,5 °C est devenu l’objectif à « maintenir en vie ».

Pour y parvenir, les pays du globe doivent toutefois tenir leurs objectifs de réduction des gaz à effets de serre. Or en 2022, les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) relevées dans l’atmosphère ont atteint un nouveau record de « 417 ppm (parties par million) », avec une augmentation annuelle « d’environ 2,1 ppm, soit un taux similaire à celui des dernières années », note le programme européen.

 Rédaction (avec AFP)