Lors de l'ouverture du Sommet des dirigeants mondiaux sur l'action climatique de la COP29 à Bakou, le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a livré un message urgent : le monde est dans un compte à rebours final pour limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5 degré Celsius. Soulignant que « le temps n'est pas de notre côté », Guterres a mis en avant les impacts climatiques extrêmes observés en 2024, allant des vagues de chaleur record aux inondations et ouragans dévastateurs. Son discours a appelé les dirigeants mondiaux à accélérer l'action climatique, réduire les émissions, renforcer les efforts d'adaptation et garantir la justice climatique grâce à un financement solide. Voici les points essentiels de son discours :
Urgence des Réductions Immédiates des Émissions
Guterres a insisté sur le fait que la seule façon de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière rapide et constante. Il a appelé à une réduction de 43 % par rapport aux niveaux de 2019 d'ici 2030, nécessitant une baisse annuelle moyenne de 9 %. Il a souligné que cela exigerait des plans climatiques nouveaux et ambitieux, couvrant tous les secteurs économiques et visant à réduire la production de combustibles fossiles de 30 % d'ici la fin de la décennie.
Transition vers les Énergies Renouvelables
Le Secrétaire général a dressé un tableau clair : persister dans les combustibles fossiles n'est plus viable. En 2023, les investissements dans les énergies renouvelables et les infrastructures de réseau ont dépassé pour la première fois ceux consacrés aux énergies fossiles. Guterres a noté que des sources d'énergie renouvelable comme le solaire et l'éolien sont désormais les options les plus abordables pour de nouvelles sources d'électricité dans la plupart des régions. Il a exhorté les pays à accélérer la révolution de l'énergie propre, pour qu'elle soit juste et rapide afin de maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 degré.
Responsabilité Globale et Leadership du G20
Avec les plus grandes économies du G20 émettant la majorité des gaz à effet de serre, Guterres a exigé qu'elles prennent la tête pour réduire les émissions, partager la technologie et soutenir financièrement les économies émergentes. Il a souligné la nécessité de la collaboration entre les nations développées et en développement pour permettre à tous les pays d'agir efficacement sur les initiatives climatiques.
Investissement Accru dans l'Adaptation et la Résilience Climatique
Guterres a pointé la réalité tragique selon laquelle ceux qui sont les moins responsables du changement climatique en payent le plus lourd tribut. Avec des besoins d'adaptation dépassant les financements disponibles, il a appelé les nations développées à tenir leurs engagements pour doubler les financements en matière d'adaptation d'ici 2025. Il a également exhorté les pays à inclure les financements pour l’adaptation dans leurs nouveaux plans climatiques et à soutenir l'objectif de l'ONU de fournir des systèmes d'alerte précoce à toutes les populations d'ici 2027.
Soutien Renforcé pour le Fonds pour les Pertes et Dommages
Reconnaissant les pertes profondes déjà ressenties, en particulier dans les pays vulnérables, Guterres a appelé à des contributions accrues pour le nouveau Fonds pour les Pertes et Dommages. Il a insisté pour que les engagements se transforment en soutien financier concret, soulignant le rôle de ce fonds dans la justice climatique.
Réformer les Systèmes de Financement Climatique Mondiaux
Une des sections les plus marquantes du discours de Guterres a porté sur la nécessité de revoir les structures financières internationales pour rendre le financement climatique plus accessible. Il a présenté un cadre en cinq parties pour débloquer les financements climatiques, incluant :
- Une augmentation significative du financement concessionnel ;
- Utiliser le financement public pour catalyser les investissements privés ;
- Explorer des sources de financement innovantes, comme les taxes sur les industries à forte émission de carbone telles que le transport maritime et aérien ;
- Améliorer la transparence et la responsabilité des engagements financiers pour le climat ;
- Renforcer la capacité des banques multilatérales de développement (BMD) grâce à des recapitalisations majeures et des réformes.
Il a exhorté les principaux actionnaires des BMD à pousser pour ces changements transformateurs, notant que les systèmes actuels manquent des financements et actions nécessaires.
L'Impératif Économique de l'Action Climatique
Guterres a présenté le financement climatique non pas comme de la charité mais comme un investissement crucial pour la stabilité et la prospérité mondiales. Il a averti qu'en l'absence de financement adéquat, chaque nation - riche ou pauvre - subirait des conséquences économiques graves à mesure que les impacts climatiques s'intensifieraient. Il a insisté sur le fait que l'action climatique est impérative pour la survie et la résilience économique.
En conclusion, Guterres a rappelé aux dirigeants que le monde les observe, exhortant chaque nation à honorer ses engagements climatiques et à prendre des mesures audacieuses. « Le temps presse », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité urgente d'agir pour éviter les effets catastrophiques du changement climatique incontrôlé. Le message du Secrétaire général à la COP29 était à la fois un appel urgent et porteur d’espoir. Bien que la crise climatique présente des défis redoutables, Guterres a souligné le potentiel de transformation grâce à la coopération internationale, à l'innovation et aux investissements dans un avenir durable. Son discours a appelé les nations les plus riches et les plus puissantes du monde à montrer la voie, assurant un monde viable et prospère pour tous.