Lors de l'événement de lancement du Dialogue de Haut Niveau sur la Complémentarité et la Cohérence des Arrangements de Financement des Pertes et Préjudices, le Secrétaire Général a prononcé un discours puissant sur l'urgence de financer les actions climatiques de manière efficace et durable. Ses propos ont souligné l'importance de faire des pertes et préjudices une priorité mondiale, dans un contexte de catastrophes climatiques croissantes et de responsabilité envers les communautés vulnérables, qui ont pourtant peu contribué à la crise.
Le Fardeau Croissant du Changement Climatique
En insistant sur les récents records climatiques, le Secrétaire Général a rappelé que l'année, le mois et même le jour écoulés ont été parmi les plus chauds de l'histoire. Ces chiffres ne sont pas seulement des records, ils marquent aussi des impacts socio-économiques profonds à l'échelle mondiale. Les catastrophes climatiques ravagent les économies, coûtent des vies, détruisent des moyens de subsistance, et freinent le développement dans les régions les plus désavantagées. Ce qui est particulièrement alarmant, c'est que ces impacts touchent en priorité ceux qui sont les moins responsables des émissions. À l'inverse, l'industrie des énergies fossiles, souvent subventionnée et extrêmement rentable, accentue cette injustice que le Secrétaire Général qualifie d'inacceptable.
Le Fonds pour les Pertes et Préjudices : Une Victoire, mais Insuffisante
La création du Fonds pour les Pertes et Préjudices représente une victoire pour les pays en développement et pour les principes de multilatéralisme et de justice climatique. Cependant, le Secrétaire Général a insisté sur le fait que la capitalisation initiale de 700 millions de dollars est loin d'être suffisante face aux pertes réelles subies par les pays vulnérables. Il a pris l'exemple du Vietnam, où l'ouragan Yagi a causé des dégâts bien supérieurs au capital de départ du Fonds. Il a exhorté les gouvernements à augmenter leurs contributions et à s’engager sérieusement pour financer les efforts climatiques à hauteur des besoins.
Des Sources Innovantes pour le Financement Climatique
Reconnaissant les limites de l’aide bilatérale traditionnelle, le Secrétaire Général a plaidé pour un nouveau modèle de financement climatique. Il a encouragé les pays à fixer de nouveaux objectifs ambitieux en matière de financement climatique, en proposant des solutions innovantes, telles que :
- Des Prélèvements de Solidarité sur les secteurs à fortes émissions, comme le transport maritime, l'aviation et l'extraction d’énergies fossiles, pour financer les actions climatiques.
- Une Tarification du Carbone qui responsabiliserait les pollueurs et permettrait de dégager des fonds pour l’adaptation et l’atténuation climatiques.
- Un soutien accru aux Banques Multilatérales de Développement (BMD) pour renforcer leurs capacités de prêt et aider les projets d’adaptation climatique dans les pays en développement.
Ces solutions, selon lui, permettraient de répondre à l'ampleur de la crise climatique et de répartir plus équitablement la responsabilité financière entre industries et pays.
Un Impératif Moral
Présentant le financement des pertes et préjudices comme une question de justice, le Secrétaire Général a rappelé qu’il ne s'agit pas seulement d'une contribution facultative, mais d’une obligation mondiale. Dans son appel final, il a exhorté les gouvernements à agir rapidement et de manière décisive, en plaçant la résilience et la justice climatique au cœur de leurs priorités financières et politiques.
En conclusion, les propos du Secrétaire Général à Bakou rappellent avec force le lien entre justice climatique et financement. Son discours a souligné que si la création du Fonds pour les Pertes et Préjudices est une réalisation notable, elle ne constitue que la première étape d'un long chemin vers une action climatique équitable et durable. Pour un impact durable, il a insisté, il faut un financement innovant, des contributions accrues et un engagement collectif envers les valeurs de justice et de responsabilité dans un monde en réchauffement.