Depuis l’adoption des Objectifs de Développement Durable (ODD) en 2015 et l’introduction de l’Agenda 2030, la Tunisie s’est affirmée comme un acteur clé du développement durable en Afrique. Avec des projets novateurs et une vision claire, elle a su mobiliser des ressources nationales et internationales pour transformer les défis économiques, sociaux et environnementaux en opportunités tangibles. Grâce à cette approche, le pays ne se contente pas d’être un acteur passif : il aspire à devenir un modèle pour les nations émergentes.
L’éradication de la pauvreté reste une priorité absolue. Le programme Amen Social en est un exemple emblématique, ciblant plus de 450 000 familles vulnérables grâce à des transferts monétaires directs et des mesures visant à améliorer leurs conditions de vie. Ce projet, concentré dans les régions marginalisées telles que Kasserine, Siliana et Jendouba, combine aide financière et autonomisation économique, notamment pour les femmes. Soutenu par des institutions comme la Banque mondiale et l’Union européenne, Amen Social s’appuie sur des outils numériques sophistiqués pour garantir une distribution efficace des ressources. Des études menées par l’Institut Tunisien des Études Stratégiques (ITES) ont révélé que ce programme a contribué à réduire le taux de pauvreté extrême dans ces régions de manière significative.
L’éducation figure également parmi les priorités avec des initiatives telles que le projet national pour les écoles numériques. Ce programme, développé en collaboration avec Huawei et l’UNICEF, a permis l’équipement de plus de 300 écoles rurales en tablettes numériques et connexions Internet entre 2017 et 2023. Des zones défavorisées comme Tataouine, Gafsa et Kebili ont vu leurs établissements modernisés, tandis que des classes numériques ont été inaugurées dans des gouvernorats comme Sfax et Médenine. Selon l’Université de Sousse, ce projet a entraîné une augmentation de 25 % de la rétention scolaire dans les zones marginalisées. Les financements du PNUD ont également joué un rôle crucial dans ce succès
Sur le plan de l’égalité des sexes, la Tunisie continue de progresser. Des avancées notables ont été réalisées à travers la stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette initiative, soutenue par l’Union européenne, a permis l’ouverture de centres d’accueil pour les femmes victimes de violences dans des gouvernorats clés. Ces structures offrent un soutien psychologique et juridique, participant à briser le cycle de la violence et à autonomiser les victimes.
La question de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement a également été au cœur des priorités. La station de dessalement d’eau de mer à Gabès, mise en service en 2021, constitue un jalon important pour garantir l’approvisionnement en eau dans une région touchée par la sécheresse. Par ailleurs, un projet pilote à Béja exploite les eaux usées traitées pour l’irrigation agricole, ce qui a permis d’améliorer les rendements de 30 % selon une étude de l’Institut National Agronomique de Tunisie (INAT). Ces initiatives bénéficient du soutien de la Banque africaine de développement et du Fonds vert pour le climat.
En matière d’énergies renouvelables, le projet Tozeur Solar se distingue par l’inauguration en 2019 d’une centrale photovoltaïque de 10 MW. Cette initiative réduit la dépendance de la Tunisie aux combustibles fossiles tout en participant à la transition énergétique du pays. D’autres projets, comme le parc éolien de Sidi Daoud, qui produit 50 MW, ou encore un ambitieux programme de reboisement de 10 000 hectares à Kairouan, illustrent l’engagement tunisien face au changement climatique. Selon l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS), ces projets contribuent à ralentir l’avancée du désert et à restaurer les écosystèmes dégradés. La Tunisie a également bénéficié d’un financement de 100 millions de dollars du Fonds pour l’environnement mondial pour accélérer ses
La participation de la Tunisie aux conférences internationales sur le climat souligne également son rôle de leader régional. Depuis la COP21, où le pays a plaidé pour une action climatique renforcée en Afrique, jusqu’à la COP28 à Dubaï, la Tunisie a mis en avant des solutions novatrices, telles que l’économie circulaire et l’innovation technologique. Lors de la COP28, des start-ups tunisiennes comme Kumulus, qui conçoit des générateurs d’eau atmosphérique, ont suscité un vif intérêt. Ce dynamisme a été porté par des figures comme Mme Leïla Chikhaoui, ministre de l’Environnement, et M.Mounir Majdoub, ancien secrétaire d’État au Développement Durable. Voici que le ministre actuel de l'Environnement, M. Habib Abid, a pris le relève.
À travers ces actions, la Tunisie montre que le développement durable n’est pas un luxe réservé aux pays riches, mais une nécessité pour garantir un avenir équitable et résilient. En combinant expertise locale et partenariats internationaux, elle s’impose comme un modèle à suivre, inspirant d’autres pays africains et émergents à intégrer les Objectifs de Développement Durable dans leurs priorités nationales.