AHAIC 2023: L'adaptation et l'atténuation du changement climatique au coeur du débat africain


Au moins 1000 participants du monde entier se sont réunis lors de AHAIC 2023 pour discuter des défis sanitaires qui affectent le continent. Les participants ont partagé des solutions, des meilleures pratiques, des recommandations et les prochaines étapes pour renforcer les systèmes de santé en Afrique. L'événement comprenait des sessions plénières et une trentaine de sessions parallèles couvrant une gamme de sujets, notamment le changement climatique et la santé, la fabrication durable, la sécurité sanitaire mondiale, l'élimination du cancer du col de l'utérus et la construction de systèmes de santé résilients.

Les délégués se sont penchés sur une gamme de sujets, notamment le renforcement de la résilience climatique au niveau communautaire, l'utilisation de la technologie pour amplifier la santé mondiale, la libération de la puissance des données de santé publique et la réduction de la fracture géographique et financière pour autonomiser les chercheurs africains.

De leurs côtés, les participants se sont engagés dans un dialogue qui a exploré à la fois les défis et les opportunités d'une action climatique durable et unifiée et d'un investissement dans les agents de santé, le consensus général étant que l'Afrique peut - et doit - faire plus pour élever la voix de ceux qui travaillent pour protéger à la fois les personnes et la planète et passer de la parole à l'action.

L'adaptation et l'atténuation du changement climatique figuraient en bonne place dans une rare réunion entre l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le secteur privé - y compris les sociétés pharmaceutiques, où la nécessité d'un effort collectif d'adaptation et d'atténuation a été discutée. La décarbonation du système de santé par des mesures telles qu'une bonne gestion des déchets et une approche industrielle doit être une priorité. Dans d'autres considérations, le besoin de fabrication pharmaceutique, de données génomiques et de cadres réglementaires harmonisés a été reconnu comme essentiel à la création de mécanismes solides de préparation à une pandémie.

Parmi les principaux points à retenir:

  • L'Afrique a la capacité de développer ses propres solutions aux défis sanitaires et climatiques qui affectent le continent.
  • Nous devons adopter une approche « One Health » pour faire face aux menaces sanitaires partagées de manière plus holistique. Les pays africains doivent s'unir et partager leurs connaissances et autres ressources pour relever les défis sanitaires d'aujourd'hui et de demain.
  • Nous sommes appelés à placer les communautés au centre des interventions sanitaires et climatiques est essentiel pour renforcer la résilience du système de santé.
  • Les pays africains doivent aller au-delà du renforcement des capacités vers la rétention des capacités afin d'empêcher la fuite des cerveaux.
  • Nous devons garantir l'équité dans les approches de santé et cesser de politiser la santé des femmes si nous voulons créer des systèmes de santé sensibles au genre.
  • Une collaboration plus approfondie est essentielle au succès de l'Afrique. Les pays doivent établir des partenariats avec les parties prenantes à tous les niveaux, y compris la société civile, les communautés et les institutions financières et techniques.
  • La nécessité d'impliquer le secteur privé au début des pandémies dans la création de cadres, de politiques et de mécanismes de réponse plutôt que pendant et après la pandémie.
  • La construction d'infrastructures pouvant contribuer aux systèmes d'alerte précoce, aux laboratoires et au renforcement des systèmes de santé pendant les pandémies nécessite de lourds investissements. Les énormes écarts de temps entre les pandémies créent une capacité décroissante décourageant les investissements.
  • Le financement durable de la santé en Afrique nécessite une approche multisectorielle et une collaboration entre les acteurs gouvernementaux et non étatiques pour assurer un processus de budgétisation complet, ainsi que des systèmes qui tiennent le gouvernement responsable des engagements pris lors des forums régionaux et mondiaux.
  • Les défis liés au changement climatique et à la santé auxquels notre continent est confronté exigent que nous recherchions des preuves et que nous développions des arguments convaincants pour plaider la cause des communautés vulnérables. Notre réponse au changement climatique doit également tenir compte des besoins des femmes et des jeunes, non pas en tant que participants symboliques aux discussions, mais en tant que concepteurs et exécutants actifs des politiques sanitaires et climatiques.
  • Nous avons besoin d'un financement flexible et à long terme pour soutenir notre personnel de santé. Pour une réponse efficace aux urgences sanitaires, l'Afrique doit se concentrer sur la constitution d'équipes multidisciplinaires, interopérables et déployables à travers le continent.


En effet, il est temps que l'Afrique établisse son propre programme de recherche et de développement en santé, mobilise les ressources locales pour le financement de la recherche et assume un plus grand leadership dans les études de recherche qui répondent aux besoins des Africains.

Par ailleurs, la technologie est un formidable catalyseur de résultats positifs pour la santé. Mais pour que cela contribue à renforcer les systèmes de santé du continent, les pays africains ont besoin d'une collaboration plus profonde et plus significative entre le secteur technologique, les travailleurs de la santé, les décideurs politiques et les communautés.

Les organisateurs ont fixé un rendez-vous en 2025, mais d'ici là, il est important de se préparer adéquatement pour la COP28 et l'UNGA78. L'Afrique doit rester unie pour lutter contre le changement climatique.

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Dr.Nouha Belaid


Pollution et solutions durables

Articles de l'auteur

Dr.Nouha Belaid


Nouha, fondatrice de "MY Science", est passionnée par la diffusion de l'information scientifique, la promotion de la santé publique et la sensibilisation au changement climatique. Elle a fondé le Forum des "Journalistes Scientifiques en MENA" et a été élue au Conseil d'Administration de la Fédération Mondiale des Journalistes Scientifiques au Canada.

Depuis 2013, elle collabore avec des organisations internationales en tant que consultante et formatrice. Elle détient un doctorat en sciences de l'information et de la communication et un master en droit public. En 2021, elle a lancé une plateforme médiatique en Tunisie. Nouha cherche toujours à avoir un impact global dans les médias et la communication.


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